Voile

IDEC SPORT demain à Bonne Espérance

Francis Joyon, Christophe Houdet, Antoine Blouet, Bertrand Delesne et Corentin Joyon atteindront aujourd’hui la mi-parcours de leur immense périple sur la Route du Thé. Ils franchiront demain dans la matinée heure française un autre marqueur fort du parcours Hong Kong-Londres, le passage au cap de Bonne Espérance, précédé de quelques heures du franchissement du cap des Aiguilles, le point le plus austral du continent africain, synonyme d’entrée en Atlantique. D’un point de vue comptable, les chiffres donnent le sourire aux hommes du bord, puisque en glissant demain sous le fameux cap, IDEC SPORT affichera près d’un jour et demi d’avance sur le temps de son adversaire détenteur du record, l’équipage italien de Giovanni Soldini dont le trimaran de 70 pieds Maserati avait signé un temps référence de 16 jours, 2 heures et 25 minutes depuis Hong Kong. 

Une dernière journée dans l’océan Indien toujours aussi tortueuse !

Avec la proximité de la côte africaine, IDEC SPORT, rapide ce matin dans des vents de plus de 30 noeuds, va devoir composer avec ce phénomène rare du courant des Aiguilles. Il s’agit de l’un des courants de surface les plus forts et les plus réguliers de la planète, pouvant dépasser les 6 noeuds. Il s’écoule le long de la côte-Est sud-africaine, vers le Sud-Ouest, et va pousser le maxi trimaran dans le bon sens. Mais comme rien n’est décidément facile dans cette tentative de record, la conjonction de ce fort courant avec des vents de face va lever une houle peu propice à la glisse. A 400 milles de l’entrée en Atlantique, Joyon et ses hommes vont encore devoir gérer différents temps forts stratégiques avant de toucher des vents portants. « Il nous faut gérer deux phases de transition aujourd’hui et demain, avec un thalweg à traverser, et un passage de front toujours redoutable, avec beaucoup de rafales qui lèvent le bateau et nous obligent à une vigilance extrême aux écoutes. » précise Francis. Point de grandes glissades en vue, et certainement un peu de pétole. Bonne Espérance, comme tous les grands caps, se mérite.

Un Indien capricieux jusqu’au bout

« On espérait un Océan Indien à la configuration similaire à un Atlantique Nord d’Est en Ouest » s’amuse Joyon. « Il n’en a rien été. Les alizés étaient aux abonnés absents, nous avons depuis l’Indonésie continuellement rebondi de centres dépressionnaires en zones de transition déventées. Il en résulte une certaine fatigue de l’équipage et du bateau, car ces transitions et ces nombreux passages de fronts ont à chaque fois engendré énormément de manoeuvres, ainsi qu’un certain stress dans les rafales. La mer ne s’est jamais véritablement aplanie, levée par les centres cycloniques et jamais en phase avec l’axe du vent. » En rejoignant Bonne Espérance demain peu après midi, selon les derniers routages, IDEC SPORT pourrait donc en terminer avec la première moitié de ce long périple de plus de 13 000 milles en route directe, au terme de 14 jours et quelques heures. Une performance accomplie quand même à plus de 22 noeuds de moyenne sur le fond!

Dans la chaleur de l’Afrique

Après cet océan Indien sans alizé, tout l’équipage aspire aux allures portantes. « Dès Bonne Espérance, nous allons toucher du vent de secteur Sud Est, et la remontée le long des côtes Africaines et Namibiennes s’annonce sympathique » se réjouit Antoine Blouet. « Nous savons que nous traversons des zones chaudes très fréquentées par les cétacées, c’est pourquoi nous nous donnons une marge à ne pas franchir au plus près des côtes. Hors de question de risquer de percuter les nombreuses baleines mais aussi les phoques qui vivent proches du rivage. L’Atlantique signifie que nous nous rapprochons de la maison. C’est sympa de naviguer en des contrées peu fréquentées par la course au large. La route est longue et nos options ne sont pas encore clairement définies quant à notre route au large de l’anticyclone de Saine Hélène. Nous sommes heureux de notre belle avance sur le record. Ce voyage est fabuleux. L’effectuer dans un contexte de compétition est nouveau pour moi. J’étais très stressé au départ mais j’ai pris mes marques à bord et je prends beaucoup de plaisir. »

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