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IDEC SPORT ACCROIT SON AVANCE DANS LE TROPHEE JULES VERNE

Francis Joyon, ses cinq marins  sont depuis hier soir en avance sur le temps record établi en 2012 par Loïck Peyron et ses 13 hommes du maxi trimaran Banque Populaire V. Ils ne cessent depuis d’accroitre leur avantage, porté en ce premier après midi de l’année 2017, début de leur 17ème jour de course, à 210 milles nautiques. L’étonnant commando bouclera ce soir une pleine semaine absolument unique dans l’histoire de la course au large,  scandée par des distances de plus de 850 parcourues quotidiennement! Les Joyon, Surtel, Pella, Gahinet, Stamm et Audigane s’apprêtent dans la foulée, à exploser le chrono intermédiaire déjà en leur possession depuis leur tentative de l’an passé, entre Bonne Espérance et la Cap Leeuwin, à moins de 740 milles de leurs étraves. Ils tracent au coeur du redoutable Océan Indien un sillon d’une rectitude et d’une efficacité absolument étonnantes, qu’ils comptent bien, malgré la fatigue et l’hostilité grandissante de leur environnement de vie immédiat, prolonger le plus loin possible, et pourquoi pas jusqu’à la Nouvelle Zélande!

« A 30 noeuds, je me suis réveillé la nuit dernière, pensant que nous étions arrêtés ». L’anecdote révélée ce matin par Francis Joyon témoigne parfaitement de l’addiction propre à chaque membre de l’équipage d’IDEC SPORT aux très hautes vitesses. « 40 noeuds, c’est le bonheur » renchérit Seb Audigane, «  en dessous, on s’ennuie! ». Jour après jour depuis le 27 décembre dernier, les hommes d’IDEC SPORT, aiguillonnés par le déplacement dans leur tableau arrière d’une dépression australe virulente, sacrifient tout à la performance et à la belle tenue en mer de leur grand trimaran. Fêtes de Noêl, du Jour de l’an, anniversaire de Gwéno, et jusqu’au bien être personnel de chaque homme d’équipage, tout est en cet instant crucial du parcours, mis à l’écart au bénéfice de la vitesse. « Dehors, tout est uniformément gris et monotone depuis près d’une semaine » raconte Clément Surtel, « mais tenir de telles vitesses jour après jour provoque une incroyable stimulation. » « C’est grisant de voir le bateau passer sans effort, et à grande vitesse dans la mer » poursuit Gwéno.
La fatigue, désormais bien présente, disparait pourtant face à la légitime satisfaction des hommes. « Le bateau est sain » souligne Clément. « A part quelques bricoles, dont hélas, notre système de chauffage, IDEC SPORT est à 100% de ses capacités » Joyon et ses hommes, plus vigilants et à l’écoute de leur superbe monture que jamais, rivalisent avec panache avec les plus spectaculaires chronos du tour du monde. Loïck Peyron avait en décembre 2011 signé sa plus belle journée, avec 811,70 milles parcourus en 24 heures. Groupama 3 skippé par Franck Cammas, devenu IDEC SPORT, alignait en 2005 sa meilleure performance quotidienne, 798 milles. IDEC SPORT a couvert vendredi dernier 879 milles, à 36,6 noeuds de moyenne. « Le choix du petit mât, et de la légèreté induise par notre équipage réduit, font des merveilles dans le sud, dans du vent fort bien orienté sur l’arrière du bateau » explique Francis. Nous bénéficions d’un angle au vent idéal. Nous réduisons la voilure en fonction de la mer, comme nous l’avons fait ce matin dans un grain. » Le vent va progressivement tourner au nord, sur la gauche du bateau, offrant ces prochains jours un angle moins favorable, car plus inconfortable, aux très hautes vitesses. Mais le rythme record désormais bien enclenché, ne devrait guère baisser, et Joyon et ses hommes lorgnent déjà vers les prochains grands marqueurs de leur fabuleux périple, le Cap Leeuwin bien sûr, mais aussi la Tasmanie et la Nouvelle Zélande…

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