Voile

Francis Joyon : Pourquoi j’y retourne ?

En amarrant hier au soir son Maxi trimaran IDEC SPORT dans le bassin Vauban à Saint Malo, Francis Joyon a lancé le compte à rebours de cette 12ème édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Contrôles de de sécurité, obligations médias, visites de partenaires, Francis et son équipe, Bertrand Delesne, Corentin Joyon, Bernard Stamm, Valentin Kapps et Antoine Blouet se plient à tous ces passages obligés qui vont scander la dizaine de jours à venir. Des jours, des heures que Francis décompte avec l’impatience d’un débutant.

On part dans l’inconnu
7 participations n’ont pas blasé Francis Joyon. A l’évocation des grandes phases de la transatlantique à venir, ses yeux renvoient un éclat plus émeraude qu’à l’accoutumée. A 66 ans, Francis Joyon n’est pas rassasié. Il veut sa part d’aventure et de compétition:

« Le moteur, c’est un mélange d’aventure et de compétition. On part dans l’inconnu, bien qu’ayant traversé l’océan à de nombreuses reprises. Mais l’océan est à chaque fois différent. On part à jour fixe, dans une saison propice au mauvais temps. Il y a de l’appréhension, car sur une Route du Rhum, on peut être confrontés à des conditions telles que l’on a jamais rencontrées dans sa vie. Sur un tour du monde, on anticipe et on essaie d’éviter les dépressions. Sur un Rhum, les « deps » sont sur la route et il faut les traverser. On peut donc se retrouver dans des conditions nouvelles. La performance est un autre moteur. La concurrence cette année est sévère mais Il peut y avoir des options à prendre, différentes de celles des bateaux volants. J’ai déjà, par le passé, pris la route du Cap vert pour aller aux Antilles. Mais aujourd’hui, la météo est plus fine et je ne prendrai pas une route différente uniquement pour le plaisir de changer… »

La disparition de Mike Birch
« Pour moi, c’est l’éternellement jeune Mike, qui était jusqu’au bout resté avec cette silhouette de jeune homme, que je conserverai en mémoire. Il était toujours plein d’énergie. Quand j’ai commencé la course au large, j’avais construit un catamaran avec des morceaux de bateaux et Mike avait fait partie des généreux donateurs qui m’avaient permis de construire ce bateau. Il vivait dans une maison au bord de la rivière de la Trinité et il m’avait donné des vieux câbles et des bouts Northman. Je n’ai pas oublié sa gentillesse. Il a surtout été un modèle, toujours plein d’allant pour naviguer, plein de modestie et je crois qu’on avait pas mal de points communs, dans la gestion des media notamment. Comme moi, il n’était pas très à l’aise devant la presse, et j’aimais bien sa personnalité… »

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