Voile

Divergence Açorienne

L’est de l’archipel des Açores est ce matin le théâtre d’une scission en tête de la course des Ultimes de la Route du Rhum. Derrière le front traversé la nuit dernière par les protagonistes de cette catégorie des géants des mers, s’alanguit un étroit couloir déventé, qui a stoppé net la cavalcade face au vent des grands trimarans. Un peu de répit dans le jeu fort déplaisant de saute moutons sur la forte houle mis à profit non pour se reposer, mais bien au contraire pour batailler à se frayer un chemin dans un vent devenu erratique en force comme en direction. Un coup à l’Ouest, un coup au Sud, les solitaires bataillent pour conserver de l’inertie et progresser vers la sortie de ce tunnel sans vent. Cette transition active sera dès la mi-journée interrompue par l’arrivée de flux de Sud Ouest annonciateur de la nouvelle dépression à gérer. Elle va brutalement et rapidement balayer la zone d’évolution des Ultimes, qui chercheront à la traverser cap à l’Ouest pour toucher le plus vite possible cette rotation au Nord Ouest synonyme, enfin, d’allures portatives en direction des Antilles. Avec un débours de près de 200 milles, Francis Joyon devra patienter un peu et profiter du passage du front pour lui aussi couper au plus court vers des flux enfin portants. Il bataille pour l’heure avec Yves le Blévec, à bord du Maxi trimaran Actual, ex Macif, contre qui il avait si héroïquement ferraillé voici 4 ans pour la victoire dans l’édition 2018 de cette même Route du Rhum. Course dans la course, inter générationnelle s’il en est, ce duel titille Francis qui ne compte assurément pas laisser ce trimaran prendre sa revanche.

 

« J’ai beaucoup bataillé cette nuit dans les petits airs. La zone déventée était plus large qu’anticipé. Je viens de retoucher du vent et je me prépare à affronter le nouveau front à venir. Je ne vais pas pouvoir me reposer car j’ai tout dessus et parce qu’il me faudra beaucoup manoeuvrer pour changer de voilure quand le vent va monter à plus de 35 noeuds. J’ai beaucoup bricolé  cette nuit. Je suis monté à mi-mât pour réparer un petit bout qui avait cassé. Je vais passer dans le Sud des Açores pour récupérer enfin du vent portant. L’alizé est là mais pas très virulent et surtout, orienté très Est. Il faudra donc tirer de grands bords de portant pas hyper rapides. Je prends plaisir à régater face à Yves Le Blévec et Arthur Le Vaillant. Je connais bien le bateau d’Yves, l’ancien Macif, qui va très vite dès qu’on choque un peu les voiles. Je parviens  à le tenir au près serré. On va voir comment il se comporte au portant. »

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