Voile

Ca se corse …

Hier encore « flashé » à plus de 25 noeuds, Francis Joyon voit à présent s’échapper loin en son sud la dépression d’ouest qui lui a permis depuis le dernier week-end d’aligner de belles journées à plus de 580 miles parcourus quotidiennement. Mais sa route depuis la Bretagne et Port Louis, similaire jusqu’alors au parcours « classique » d’un tour du monde par les trois grands caps et via l’équateur, prend désormais, et alors que la longitude du cap de Bonne espérance est en vue, un jour nouveau avec en perspective les abords moins usités de la façade orientale du continent africain. Ces horizons peu fréquentés des circumnavigateurs du Vendée Globe, du Trophée Jules Verne ou des grands records s’offrent à présent aux étraves d’IDEC, et force est de constater qu’ils recèlent moult difficultés stratégiques, ajoutées à la dureté bien connue des navigations en marge des 40ème rugissants.Ainsi que le résume avec son humour et sa poésie coutumière Jean-Yves Bernot, conseiller météo bien connu et complice de Francis Joyon, « L’été sera chaud au Kerguelen ». Un axiome en forme de « messages personnels du Jour J », et qui traduit de facto la villégiature sudiste entrepris par un anticyclone qui n’offre plus sur la route de l’Afrique orientale qu’un vaste flux de secteur Nord Est, axé pile-poil dans le sens de la route d’IDEC. « C’est une zone que j’observe attentivement depuis que la Volvo Ocean Race s’y est aventurée l’an passé » explique Bernot, « Et c’est vraiment l’anticyclone qui fait ici office de garde barrière. Selon son positionnement plus ou moins sud, la porte de la zone nord de l’océan Indien s’ouvre ou se referme. » Hélas pour Francis, il semble bien qu’IDEC se présente au moment même où le portillon vient de retomber. Le skipper d’IDEC se trouve ainsi en ce mardi confronté à une double problématique ; traverser une zone de transition consécutive au déplacement de la dépression, et rallonger considérablement sa route en suivant, pendant 48 heures encore, un cap à l’Est Sud Est très éloigné de sa destination finale. Il doit dans l’immédiat toucher un vent plus soutenu de secteur nord qui va faciliter cette descente sous les 40ème, et user de patience dans l’attente de la rotation au Sud Est qui lui permettra enfin de regarder vers l’Afrique et l’île Maurice.Le franchissement attendu cette nuit de la longitude du cap de Bonne espérance (18°29’51 »E) se laisse mériter et Francis, comme à l’accoutumé, ne ménage pas sa peine pour extraire son « géant rouge » du petit temps. Vents contraires, mer de plus en plus difficile, route rallongée… qui a dit que cette « la mauricienne » en multicoque était un long fleuve tranquille?

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