Voile

A l’assaut de Sainte Hélène !

Adieu l’Indien, bonjour Sainte Hélène. C’est avec un bonheur non dissimulé et un certain soulagement que Francis Joyon est ses 4 hommes d’équipage sont entrés hier matin en Atlantique. Christophe Houdet, Bertrand Delesne, Antoine Blouet et Corentin Joyon le répètent à l’envie, cet Océan Indien aura, pour chacun d’eux, été une grande découverte, parsemée de surprises souvent peu agréables en termes de navigation comme au regard de la performance. 14 jours d’une navigation à l’envers des grands systèmes météos, face à une forte houle d’Ouest, ont soumis le maxi trimaran à un régime de creux et de bosses fort peu apprécié des marins. L’Océan Atlantique, et sa longue houle bien rangée dans le sens du vent, a été dès le franchissement de la latitude du Cap immédiatement reconnu et apprécié de Joyon et de ses boys. Place depuis hier à la glissade, et l’attention des hommes du bord ne se porte plus qu’à l’optimisation des performances, avec un soin méticuleux porté au moment du déclenchement des empannages, pour demeurer dans une belle veine de vents portants propices à déborder par sa face Est puis Nord le fameux anticyclone de Saint Hélène.

Place à la glisse !

« Le passage du Cap a été laborieux »  avoue sans langue de bois Francis Joyon. » On a connu de grosses accélérations du vent, et le dernier empannage sous gennaker, dans du vent fort, nous a un peu surpris et emmené très près du Cap. Il faisait nuit et nous n’en avons vu que les lumières. » Et comme par enchantement, passée la grande métropole Sud Africaine, l’Atlantique a accueilli IDEC SPORT de la plus belle des manières, harmonisant aux allures portantes le sens du vent et de la houle. « On apprécie cette belle glisse » précise Francis. « L’Océan Indien est plein de secrets, et nous ne les avons pas tous découverts. Il a des humeurs qui ne correspondent pas à ce que nous indiquent nos fichiers météo. Rallier l’Atlantique, c’est un peu comme retrouver notre jardin. L’humeur du bord s’en ressent. Chacun affiche un large sourire. On a beaucoup plaisanté ce matin en croisant loin dans l’ouest de Luderitz, ce fameux spot namibien de vitesse, où Corentin, Antoine, Christophe et Bertrand se seraient bien vu aller surfer un moment… »

Déborder sainte Hélène par le Nord

L’écart avec le tenant du record de cette Route du Thé ne cesse de croitre, pour tutoyer au terme de cette 17ème journée de course, les 800 milles. « On va continuer nos bords de portant en s’éloignant progressivement de l’Afrique » explique Francis. « Nous cherchons à déborder l’anticyclone par le Nord, en espérant trouver avec les alizés de Sud Est une route à l’Ouest du pot au noir qui nous semble bien vaste. Tout peut naturellement évoluer très vite d’ici à notre arrivée à l’équateur. »

Toujours aussi vigilant à la bonne marche du bateau, à la santé des hommes et à la performance de la machine, Joyon profite à plein de cet étonnant voyage. « Juste après le Cap, un immense banc de dauphins, peut-être 200 à 300 sujets, s’est amusé avec le sillage du bateau. Il y avait beaucoup d’oiseaux de toutes sortes dans le ciel. Au loin, nous avons aussi aperçu quelques gros mammifères. Nous nous en sommes, malgré notre curiosité, tenus très éloignés. »

Il a dit : Christophe Houdet

« Curieusement, nous ne sommes pas pressés de rentrer. Personnellement, je profite à fond de chaque seconde de ce voyage. On a le privilège de naviguer en des eaux peu fréquentées, sur des paysages maritimes fascinants. A bord, la vie est comme dans un rêve. L’ambiance est amicale, avec énormément de solidarité et de gentillesse. Francis veille au grain, toujours « au taquet », accroc à la performance à chaque instant. On est aux petits soins pour le bateau. Nos manoeuvres d’empannage se passent dans la plus grande douceur. Le temps est gris aujourd’hui. On attend le soleil. Nous sommes dans une parfaite condition physique, reposés. Nous achevons le deuxième des trois grands sacs de nourriture « sympas ». Tout le monde a grand hâte de découvrir ce que nous réserve le dernier sac. Après, ce sera régime Lyophilisé. On sera peut-être alors impatient de rentrer à la maison. »

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