Vendredi 12 décembre – Rencontre avec Christian Dumard, le routeur
Alors que The Famous Project CIC aborde dans d’excellentes conditions la fin hautement symbolique de la première phase Atlantique de son parcours du Trophée Jules Verne, c’est l’occasion de rencontrer celui qui aide les filles, depuis la terre, à décrypter et à déchiffrer la meilleure route pour tourner autour du globe à bord du Maxi-Trimaran IDEC SPORT.

Déjà deux semaines de mer
« Entrer prudemment dans ce tour du monde relève de la simple intelligence de mer » souligne ainsi Christian Dumard. « Toutes ces navigatrices font preuve d’un grand professionnalisme et d’une prudence mesurée sur ce type de bateau exceptionnel, au regard de l’âge vénérable de ce trimaran lancé en 2006, et de leur ambition de finir cette course. Je suis très admiratif de leur capacité à mettre le curseur au bon endroit et de leur incroyable sérénité.
La mise en route dès le départ a été lente » admet Dumard, « mais justifiée par un état de mer « casse bateau », 4 à 5 mètres de creux dans lesquels elles n’ont pas voulu prendre le moindre risque. Bien leur en a pris et elles ont pu bénéficier ensuite d’un alizé version tranquille, parfait pour continuer leur entrée en matière. Certes, le pot au noir s’est agrandi sur leur passage, et leur a fait subir toute une journée au ralenti. L’alizé de sud-est s’est montré très modéré et l’équipage a pu poursuivre leur apprentissage du bateau, de la longue vie en communauté, et se projeter dans cette première grosse réalité de leur tour du monde, l’entrée dans les régimes perturbés du grand sud. Un enchainement des plus favorable se présente à elles pour rallier le sud du continent africain, dans la nuit de dimanche 14 à lundi 15 décembre prochain, au terme d’environ 16 jours depuis Ouessant. »



En route vers Bonne Espérance – Restons au Nord
Le schéma météo immédiat montre des signes de divergence, ce qui laisse penser que le vent va osciller en force. Une ligne de nuages visible sur les images satellites se trouve exactement sur la route du bateau. Les rafales sous ces nuages sont plus fortes que le vent établi, incitant à la plus grande vigilance.
L’approche du Cap de Bonne Espérance présente d’emblée un choix de route très marqué, entre une route « normale » au sud, et une route « conservatrice » au nord. L’équipage et les routeurs s’accordent pour rester au nord pendant les 24 à 48 heures à venir afin d’éviter les vents « très forts » et les rafales plus au sud à plus de 60 nœuds.
L’option sud est certes plus rapide mais jugée trop extrême pour un premier contact avec une dépression du sud. La route conservatrice au nord est donc privilégiée pour réduire la hauteur des vagues et la charge sur le bateau, permettant à l’équipage d’entrer progressivement dans ces nouvelles conditions.



Le courant des Aiguilles
Celui qui s’écoule le long de la côte est sud-africaine, vers le sud-ouest, et est par endroit mesuré à plus de 4 nœuds, est à surveiller de près. Il convient donc d’éviter les situations où le vent serait contraire au courant, ce qui lèverait une mer dangereuse.

Jamais cet équipage récemment concocté, n’a navigué aussi longtemps ensemble à bord d’IDEC SPORT. Seules trois de ces femmes ont l’expérience du grand sud, aucune à bord de maxi multicoque. Et rarissimes sont celles à avoir navigué en course, en multicoque, autour du monde.
L’approche de l’équipage 100% féminin, toute en humilité et en prudence raisonnée, s’avère au regard de l’immensité du challenge, la seule et bonne manière pour ambitionner de « boucler la boucle ».
Article issu du communiqué de presse by The Famous Project CIC
Suivez l’aventure sur les réseaux sociaux IDEC SPORT et via la cartographie très complète =>> https://trimaran-idec.geovoile.com/julesverne/2025/viewer/
Christian Dumard : Routeur, météorologiste, stratégiste, Christian Dumard est aussi conseiller météo sur plus d’une dizaine de tentatives de records du tour du monde, en plus de ses conseils auprès d’organisateurs de pas moins de 3 Vendée Globe, 3 Ocean races et 2 Golden Globe.