Si les 24H du Mans 2021 ont été décalées en août en raison de la crise sanitaire et dans le but d’accueillir du public, la course n’a rien perdu rien de sa magie et toute l’équipe IDEC SPORT avait hâte de se confronter au double d’horloge manceau pour la cinquième fois. Si la course se termine bien au final pour l’écurie française, elle n’a toutefois pas été de tout repos. Retour sur les 24H du Mans 2021, aussi mouvementées que paisibles.
IDEC SPORT est arrivée dans la Sarthe avec ses deux LMP2 Oreca, la #48 pilotée par Paul Lafargue, Paul-Loup Chatin, Patrick Pilet, et la #17 emmenée par Dwight Merriman, Ryan Dalziel et Kyle Tilley. Ce dernier n’a pas pris part à la Journée Test en raison d’une course de NASCAR aux Etats-Unis. La matinée commence bien avec une belle pointe de vitesse sur la #48. Cela se passe moins bien pour la #17, qui se fait percuter par une autre LMP2 et qui est envoyée dans le rail. Un changement de châssis est nécessaire, la voiture ne participera pas à la session prévue l’après-midi. Sur la #48, Paul-Loup Chatin confirme la vitesse de la voiture et signe le meilleur temps du jour.
Avant le début des essais, Kyle Tilley prévient qu’il ne prendra pas le départ à cause d’une blessure à l’épaule. L’écurie fait appel au talentueux Thomas Laurent pour le remplacer. Le pilote de 23 ans a déjà participé quatre fois aux 24H du Mans et a signé deux podiums au général, dont un sur une LMP2. Suite à des essais prometteurs, IDEC SPORT espère bien réussir les qualifications et ainsi disputer l’hyperpole, où seuls participent les 6 plus rapides. Paul-Loup Chatin signe un bon premier temps mais perd la voiture dans le virage du tertre rouge lors de sa deuxième boucle et vient taper les barrières. La voiture doit rentrer sur la dépanneuse. Sur la #17, Thomas Laurent ne se qualifie pas pour l’hyperpole, notamment à cause d’une slow zone lors de son tour le plus rapide. La #48 part en 10ème position, la #17 depuis la 16ème place.
Le lendemain, la malchance continue pour IDEC SPORT puisque Dwight Merriman sort de piste à la chicane Dunlop. La #17 est nouvelle fois réparée, à temps pour les derniers essais libres, se déroulant de nuit. Elle ne quittera toutefois pas son box lors des essais. Dwight Merriman prend la décision de ne pas courir les 24H du Mans suite à ses deux sorties de piste. La décision de retirer la voiture de la compétition est prise le vendredi matin. Le rideau du box se ferme devant le nez de la #17 et ne se rouvrira plus du week-end. L’Oreca IDEC SPORT #17 engagée pour Era Motorsport devient le premier abandon officiel de cette 89ème édition des 24H du Mans. Tous les espoirs reposent sur la voiture sœur.
Le samedi, c’est Patrick Pilet qui est chargé de prendre la départ. Après la traditionnelle cérémonie avec le grid walk, l’arrivée du trophée et l’arrivée du drapeau tricolore par hélicoptère, les 61 concurrents sont prêts à s’élancer pour le tour de chauffe. IDEC SPORT a opté pour les pneus intermédiaire car la piste est détrempée suite à une forte pluie. À 16h, le départ est donné sous safety-car pour ne pas prendre de risque car les pilotes n’ont pas du tout roulé sous la pluie lors des différents essais. Après deux tours au ralenti, la meute est lâchée et des gerbes d’eau continuent d’apparaitre dans le sillage des voitures. Malheureusement Patrick Pilet se fait surprendre par le manque d’adhérence et part à la faute. La LMP2 IDEC SPORT est coincée dans un bac à graviers. Si la mécanique n’est pas touchée, l’écurie perd d’entrée un tour sur tous les autres engagés le temps que les commissaires sortent la voiture et la remettent sur ses roues. C’est alors une nouvelle remontada qui attend IDEC SPORT après celle réussie en 2020. Lors des premières heures, les trois pilotes grappillent des places et progressent au classement. Les arrêts au stand sont une véritable force tellement les mécaniciens sont précis et rapides.
Alors que la nuit est tombée sur les 13,626 kilomètres du circuit sarthois, plusieurs LMP2 partent à la faute, permettant à la #48 de continuer sa marche en avant jusqu’à la 7ème position. Même si les chronos sont bons, il devient de plus en plus difficile de prendre des positions en raison du retard accumulé au départ. L’équipe ne lâche cependant pas et imprime un gros rythme en piste pour conserver cette place. On sait que le Mans peut être cruel et la malédiction des derniers instants frappe les leaders LMP2 à moins de 3 minutes du drapeau à damier. La #41 de WRT est arrêtée en piste, IDEC SPORT remonte donc d’une dernière position au classement. Après 359 tours, soit 4891 kilomètres, la #48 de Paul Lafargue, Paul-Loup Chatin et Patrick Pilet passe la ligne d’arrivée à la 6ème place en catégorie LMP2, la 11ème au général. IDEC SPORT a une nouvelle fois prouvé ses capacités en alignant une voiture rapide et ne lâchant rien tout au long des 24 heures de course. « Ce ne fut pas une course compliquée, mais difficile, » conclue Nicolas Minassian, team principal.
Les deux LMP2 IDEC SPORT vont maintenant être entièrement démontées puis remontées pour qu’elles soient prêtes pour l’avant dernière manche de l’European Le Mans Series à Spa Francorchamps.
