Le maxi-trimaran IDEC SPORT navigue depuis le milieu de nuit au large des côtes du Brésil. L’alizé de sud-est prend, avec chaque mille gagné dans le sud un peu plus de gauche, tournant par le travers bâbord du grand multicoque et facilitant l’accélération. Joyon et ses hommes retrouvent ainsi depuis ce matin des vitesses supérieures à 24 noeuds, idéales pour leur permettre de juguler le retard sur le chrono record accumulé dans un pot au noir qui avait si impoliment choisi d’accompagner leur descente vers l’Equateur. Avec un débours qui tutoie ce matin les 150 milles, IDEC SPORT fait, au large de Recife, jeu égal avec son concurrent virtuel, le maxi-trimaran Banque Populaire V à l’époque (2012) déjà au large de Salvador de Bahia, mais sur une route beaucoup plus occidentale. La stratégie, le placement sur le plan d’eau revêtent une importance capitale dans cet Atlantique Sud de toutes les incertitudes. L’anticyclone de Sainte Hélène semble en effet prendre ses aises jusqu’aux abords de la baie de Rio. Les amas nuageux qui ne quittaient plus IDEC SPORT depuis le Cap Vert devraient eux, se disloquer au profit d’un généreux soleil. Crème, chapeaux et T-shirts à manches longues vont refaire leur apparition sur le pont surchauffé du maxi-trimaran.
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