À la veille du réveillon de Noël, IDEC SPORT poursuit sa descente de l’Atlantique Sud. À la latitude de Rio de Janeiro, Francis Joyon et son équipage progressent ce samedi sur le tempo rythmé d’un long bord travers au vent. À plein régime dans des alizés qui commencent à mollir, les six hommes du bord maintiennent des vitesses élevées dans un contexte météo complexe et exigeant, tant au niveau de la marche du bateau, que sur un plan plus stratégique en approche d’une dorsale anticyclonique.
« Nous progressons dans de très bonnes conditions climatiques et nous parvenons à être plus rapides que les routages, on est plutôt contents. La mer s’est apaisée pendant la nuit et le vent adonne petit à petit. On va envoyer le gennaker assez rapidement », se réjouit ce samedi matin Francis Joyon. Satisfait de la progression du bateau au large des côtes brésiliennes, le skipper d’IDEC SPORT mesure cependant que l’Atlantique Sud leur a bel et bien fait la promesse de ne pas rendre la partie facile. « Nous abordons une dorsale. Cette zone de transition reste plus au moins difficile à aborder selon les fichiers. On sait que cela ne sera pas de la tarte avec pas mal de petit temps. Mais, on va faire avec », ajoute-t-il, confiant sur la perspective de pouvoir toujours déjouer les calmes de l’anticyclone de Sainte-Hélène, fidèle garde-barrière des latitudes plus australes.
Pas de cadeau de la météo, mais une bonne surprise ?
À l’entame de ce week-end de réveillon, c’est une bataille de tous les instants qui débute pour l’équipage qui doit tirer le meilleur du maxi-trimaran à la barre et aux réglages, tout comme il doit éviter les pièges et les embûches de cette zone à risque. Dur pour les nerfs quand l’impatience de toucher des vents plus puissants commence à poindre. Du vent, c’est ce que souhaite tout l’équipage pour cette fin d’année. Quant à Francis Joyon, pas étonnant qu’il reste en veille à la navigation, en liaison étroite avec Marcel van Triest, routeur à terre et 7ème homme du bord. Patience et concentration sont les ingrédients nécessaires pour qu’IDEC SPORT continue d’afficher de bonnes moyennes sur une trajectoire optimale, comme en témoignent encore dans la matinée, les 600 milles parcourus sur les dernières 24 heures dans des vents d’est pourtant modérés.
Cette navigation rythmée par les quarts, même en période de trêve de Noël, peut toujours réserver une bonne surprise, et offrir l’opportunité de se faufiler dans les mailles de cette dorsale en accrochant un flux d’air dans les 680 m2 de toile au portant du maxi-trimaran. « Il y a un couloir de vent qui permet de se glisser entre les alizés d’est et les grands vents d’ouest. La stratégie consiste à garder un petit peu de pression pour que le bateau continue d’avancer malgré des vents plus faibles, et continuer de descendre, confirme Francis Joyon. D’après les derniers routages, on devrait rejoindre le cœur de cette dorsale, demain à 13h. Comme le souligne avec humour Marcel, il sera temps de sortir les cadeaux et la dinde de Noël ! »