En plein Atlantique, Francis Joyon attaque par la face nord une nouvelle dépression, 500 milles au large des Canaries. Le maxi-trimaran IDEC joue les funambules sur le dos de cette « bulle ».
Fin du quatrième jour de mer pour Françis Joyon, engagé depuis mardi dans la Route de l’Amitié, nouveau record entre Bordeaux et Rio de Janeiro (Brésil). Sur une trajectoire très au large – 450 milles à l’ouest de la route directe théorique ! – IDEC avale toujours les milles à une cadence soutenue, de l’ordre de 20 nœuds de moyenne ce samedi matin.
Mais d’un point de vue météo l’exercice est délicat : Francis doit très régulièrement empanner pour faire un petit bord vers l’ouest. Il s’agit certes de garder un angle au vent productif en vitesse, mais surtout, le plus important est de bien surfer exactement sur la bordure d’une nouvelle dépression. Un véritable exercice de funambule : s’il dépasse cette bordure vers l’est en voulant se rapprocher de la route directe, IDEC se retrouvera piégé dans des vents de face… voire des calmes beaucoup trop calmes ! Pour éviter cela, Francis sait qu’il peut prendre un peu de marge vers l’ouest… mais pas trop puisque chaque bord dans ce sens rallonge la route !
Voilà pourquoi Francis Joyon a sorti pour ce week-end son balancier d’équilibriste : sur le fil du rasoir, jouant au chat et à la souris avec cette bulle dépressionnaire, il s’apprête à doubler la latitude des îles Canaries. La grande inconnue : que trouvera-t-il « derrière », une fois cette nouvelle difficulté surmontée ? « C’est ce qui me questionne le plus » expliquait-il hier au téléphone satellite, « l’alizé est perturbé par ces dépressions, je peux aussi bien retrouver derrière un peu d’air que… pas de vent du tout. J’en saurai plus lundi ! »
En bref
A 9h heure française ce samedi 12 avril 2014, Francis Joyon à bord d’IDEC naviguait à 19,6 noeuds, cap au 206° (sud-ouest), par 29°46 Nord et 29°13 Ouest. Distance parcourue depuis le départ de Bordeaux : 1463 milles. Distance au but (Rio de Janeiro) : 3349 milles.