Voile

L’état de la mer détermine la vitesse

Au terme des premières 48 heures de course, c’est un Francis Joyon reposé et désormais bien en phase avec sa course, son maxi trimaran IDEC SPORT et l’enchainement des phénomènes météos qui s’apprête à quitter le golfe de Gascogne et traverser le premier gros front dépressionnaire de la course. En veille permanente cette nuit dans les parages du cap Finisterre connu pour la densité de son trafic maritime, cargos et autres flottes de pêche, Francis a une pensée amicale pour Damien Seguin, victime  cette nuit d’un abordage avec un cargo et qui a couté son mât à son Imoca Groupe Apicil. Le skipper d’IDEC SPORT redouble de vigilance, et ses alarmes fonctionnent à merveille pour l’alerter de la proximité d’autres navires, y compris concurrents. Yves Le Blévec et son Ultime Actual naviguent en effet à son vent, à faible distance de son tableau arrière. Toujours un  brin agacé par les performances des nouveaux Ultimes en capacité de voler aux allures rencontrées depuis le départ, majoritairement au près voire au bon plein, le détenteur du titre et recordman de l’épreuve ne manque pas une occasion d’accélérer, dès que l’état de la mer l’y autorise. « Le bateau tape beaucoup, et il y a toujours plus de deux mètres de creux face au bateau » précise Francis. « Dès que cela s’aplanit, je relance la machine, avec de jolies pointes à 27 noeuds, mais il me faut parfois lever le pied tant le bateau tape dans les vagues. » Un phénomène que les bateaux volants évitent en planant au dessus des vagues. Joyon entame sa troisième journée en mer en poursuivant son long bord bâbord amure. « Ce sera le régime du jour » explique-t’il ; « Beaucoup de réglages et peut-être, cette après-midi, une prise de ris. J’affine en permanence mon routage avec Christian (Dumard) et Bernard (Stamm). Il existe une petite possibilité de refaire une partie de mon retard derrière le front, dans une zone de transition qui pourrait ralentir les leaders. Ils peuvent aussi s’échapper par un trou de souris avant l’arrivée d’un nouveau front dépressionnaire qu’il nous faudra traverser pour aller chercher les alizés du côté des Açores. » Désormais « bien en jambes », en phase avec sa course, reposé et à l’attaque, Francis se bat avec ses armes, plus appliqué que jamais à tracer le sillon le plus propre et le plus en conformité avec les potentialités de son IDEC SPORT de 16 ans d’âge.

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