Voile

Francis Joyon à quelques heures de Bonne Espérance …

Francis Joyon va couper la verticale du cap de Bonne Espérance à la pointe sud du continent africain ce samedi soir, entre 18 et 20h heure française. Un exploit déjà inouï : son temps de passage en 15 jours et plus ou moins une dizaine d’heures affole les tablettes de la course au large. Ce sera environ 4 jours de mieux que le chrono d’Ellen MacArthur et même environ un jour de moins que le chrono du Geronimo d’Olivier de Kersauson en équipage ! Sur cette distance, seul le catamaran géant Orange II de Bruno Peyron, lui aussi en équipage, a fait légèrement mieux (14 jours et 5h).Jamais un solitaire n’était allé aussi vite à la voile entre Brest et Bonne Espérance : plus de 20 nœuds de moyenne sur les 7266 milles effectivement parcourus sur l’eau depuis le départ ! « Cela fait plaisir évidemment, ce qui est pris n’est plus à prendre », a commenté le skipper d’IDEC ce midi d’une voix parfaitement calme, comme toujours. Mais il ajoutait aussitôt : « méfiance, car c’est un trajet hyper difficile en multicoque, on est toujours à la merci de tas de problèmes, météo, avaries… Alors à aucun moment je ne baisse la garde en me disant ‘ça va j’ai quatre jours d’avance’. Aller en multicoque dans ces mers-là c’est toujours une aventure, une inquiétude, une découverte… »Et maintenant l’Indien…Dans les fameux Quarantièmes rugissants, IDEC procédait ce midi à un léger contre-bord vers le sud, tribord amure. Explication : « j’ai empanné et je fais un petit bord de quelques heures vers le sud, sous gennaker, pour m’éloigner de la bordure de l’anticyclone et retrouver des vents dans les 25 nœuds plutôt que les 20 nœuds que j’ai en ce moment ». C’est ce petit positionnement stratégique donc, après quatre jours d’une trajectoire parfaitement rectiligne à travers l’Atlantique Sud, qui fait que la verticale de Bonne Espérance sera atteinte ce soir entre 18h et 20h. Reste que pour l’heure, les conditions de mer sont « exceptionnelles pour le Sud », estime Francis Joyon et permettent donc d’aller vite, encore et toujours, à plus de 20 nœuds de moyenne. « Hier j’ai eu droit à un aperçu du grand Sud, avec ses lumières rasantes, les albatros royaux, une mer un peu dure mais aujourd’hui il fait soleil avec une mer bien ordonnée pas vraiment représentative du Sud », précisait ce midi le skipper d’IDEC. IDEC qui attaquera donc ce soir l’Océan Indien et cette partie du parcours, « si intéressante et si terrifiante à la fois», comme estimait Francis Joyon avant son départ de Brest, voilà seulement 15 jours…A 13h57 cet après-midi, moins de trois heures après cette vacation radio, Francis Joyon avait de nouveau empanné pour remettre de l’Est dans son cap, de nouveau satisfait de la force du vent. Pour l’anecdote, Francis est cet après-midi tout près du monocoque de Jean-Pierre Dick et Damian Foxall (Paprec-Virbac II), en tête de la Barcelona World Race dont l’ex-leader PRB a été contraint à l’abandon ce matin sur avarie de mât. Pour donner une idée de la surpuissance d’IDEC par rapport aux grands monocoques, cette course autour du monde en double a quitté la capitale catalane depuis déjà 27 jours, 12 de plus qu’IDEC…

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