Voile

9 jours, 12 heures : Joyon explose le record de l’Océan Indien !

Neuf jours et demi pour avaler l’océan le plus redouté des marins. On a bien lu. A bord de son trimaran IDEC à la poursuite du record planétaire, Francis Joyon vient de pulvériser un nouveau chrono mythique, celui de l’Océan Indien en solitaire. Il améliore de trois jours six heures et cinquante-quatre minutes le temps de référence jusqu’ici détenu par Ellen MacArthur. Jamais un être humain seul sur une machine à voiles n’était allé aussi vite dans ce Grand Sud, en taillant sa route entre les célèbres et terrifiants Quarantièmes Rugissants et Cinquantièmes Hurlants. Il ne faut pas s’y tromper : c’est un exploit totalement hors du commun que vient encore de réaliser Francis Joyon. Le WSSRC, instance officielle des records océaniques, devrait officialiser rapidement sur les tablettes ce nouveau chrono, après celui des 24 heures. Une haute distinction de plus pour celui qui détient aussi désormais les meilleurs temps de passage à l’Equateur, à Bonne Espérance, à Leeuwin. Jusqu’ici, c’est grand chelem absolu pour le skipper d’IDEC, à la modestie inversement proportionnelle à la performance. « Je fais mon boulot de marin, c’est tout, tu vois… » dit Francis.A 59 minutes d’Orange II…On a bien compris. Un des aspects du boulot de Monsieur Joyon était donc ce matin de couper la longitude 146°49 Est, soit la verticale de South East Cape, en Tasmanie. Ce qu’IDEC a donc fait, à 20 noeuds de moyenne, en cherchant toujours à prendre de l’angle dans une vent trop plein arrière à son goût. Grand seigneur, Francis Joyon a laissé à l’équipage de l’Orange II de Bruno Peyron le record absolu pour… 59 minutes. Il ne sera donc pas écrit que cet homme veut tout pour lui. « C’est sûr que mes temps de passage et les records glanés sur la route sont un plus pour le moral », avouait tout de même hier Francis Joyon, au moment de la vacation radio. On le comprend. Mais ce qui l’intéresse surtout, c’est « que ce passage marque la frontière, la véritable entrée dans le Pacifique» . Ce Pacifique au bout duquel il y a le Cap Horn, synonyme de remontée à la maison.Un anticyclone aux fessesCe Pacifique qui pourrait ne pas être très accueillant dans les jours qui viennent, non pas à cause de sa fureur – pour une fois – mais à cause d’une menace de calmes. Explication du météorologue Jean-Yves Bernot, routeur d’IDEC : « dans les trois jours qui viennent, tout le jeu pour Francis est de cavaler devant une dorsale anticyclonique et de ne pas se faire reprendre par elle. Cela peut bien se passer. Pour l’instant il faut courir devant… » .Autrement dit, après avoir avalé l’Indien avec une dépression aux fesses, Francis Joyon entame donc le Pacifique avec un anticyclone derrière lui !. Mais le constat est le même : il faut foncer devant le danger, ne pas se faire mordre. Il y a quelques jours, Joyon plaisantait à ce propos : « peut être que si on lâchait des chiens enragés aux fesses des marathoniens, ils courraient plus vite ?» Jusqu’ici Francis a gardé tous ses fonds de pantalon intacts.

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